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Pourquoi je peins

Dernière mise à jour : 23 déc. 2020

Je peins pour vivre


L'art m'a toujours sauvée. Sauvée de ce sentiment de vide qui m'habite. L'art rempli ce trou béant et le désespoir s'évanouit. Le but est bien sûr que ce soit beau. Mais surtout que ce besoin d'expression soit comblé. Car alors je me sens vivre. Pleinement.


Les arts et la nature

Peinture. Mais aussi poésie, théâtre, sculpture, danse, sans oublier la nature et sa beauté. Ils m'ont tous sauvée à un moment ou à un autre.


Tout a commencé par la poésie. Elle m'a sauvée de la mort. A quatorze ans. A chaque jour, je marchais jusqu'à la polyvalente Ste-Foy à Québec devenue aujourd'hui le pavillon de la faculté de médecine de l'Université Laval. Pour me rendre à la poly, je traversais une passerelle piétonne surplombant le boulevard Henri IV. Aujourd'hui encore, quand je roule sur cette artère et que j'aperçois, cette froide passerelle balayée par les grands vents d'hiver, je me remplie d'amertume et de tristesse. Nous habitions un vétuste appartement dans un immeuble à logements sur la rue France-Prime, entre Quatre Bourgeois et Hochelaga. Nous y habitions, ma mère, mon jeune frère âgé de sept ans et moi. Des draps nous servaient de rideaux et nous mangions de peine et de misère. Je me souviens avoir fait une crise pour une tranche de pain que ma mère avait donnée à Fred. Le lendemain, je regardais les autres avec leur sandwiches, le ventre vide. Je connais bien les sentiments de honte et de tristesse qui habitent les enfants affamés. Bien au-delà du cri du ventre. Chaque jour sur cette passerelle je m'immobilisais, je regardais en bas les voitures qui filaient à vive allure et j'évaluais sérieusement la possibilité d'en finir.


Paul

Toujours est-il que sincèrement, ce qui m'affectait le plus, c'était d'être séparée de mon chum. Paul. Je passais mes soirées à pleurer. A 14 ans, être séparée de son amoureux, c'est grave. Et pour moi, avec mes émotions continuellement exacerbées, c'était très très grave. Voire dangereux.


Émile

Mais Nelligan est arrivé depuis ma prof de français. Nelligan était capable d'assembler des mots afin d'évoquer des sentiments intérieurs profonds et perturbés. Comme les miens. Enfin. Je n'étais plus seule. Il existait des individus, capables avec des rimes, des rythmes, des métaphores et de la prose d'évoquer les profondeurs, les abimes, les joies et les questionnements existentiels des humains. La poésie est entrée dans ma vie.


Claude

Et je me suis mise à écouter Sorti Dubois en boucle. Offert par Paul. Et la joie est revenue.


Merci de m'avoir lue. Ça m'a fait du bien de m'écrire.


A la prochaine et surtout... ne restez pas seuls.


Je vous aime xx













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